Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/107

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Cet entretien avait lieu pendant le trajet qu’il fallait faire dans la galerie pour revenir au château.

Après avoir admiré la plupart des tableaux de cette galerie, Louis XV s’arrêta à celui qui représentait la fête de Fontainebleau donnée par Louis XIV à madame de la Vallière.

— Voilà, dit-il à madame de la Tournelle, de tous les beaux jours du règne de mon aïeul celui que je lui envie le plus. Comme elle l’aimait ! ajouta-t-il en montrant madame de la Vallière.

— Comme elle a souffert ! répondit madame de la Tournelle eu entraînant doucement le roi vers le tableau qui représentait la prise d’habit de la carmélite repentante.



XX

LE SOUPER


Avant de rentrer dans le grand salon, le roi aperçut, dans la principale serre, une table élégamment servie ; M. Duverney avait eu le soin de n’y faire mettre de couverts que pour les femmes. Le roi vint s’y asseoir en invitant madame de la Tournelle à se placer près de lui. Tous les hommes étant restés debout, le roi prétendit qu’un maître de maison devait toujours faire les honneurs de sa table ; alors, s’éloignant un peu de la princesse de Conti, il força M. Duverney de s’asseoir à côté de lui.

On sait que personne ne possédait au plus haut degré que Louis XV cette grâce noble et affectueuse qui fait de la moindre politesse une faveur. On trouva celle qu’il accordait à M. Duverney de bon goût. Les ennemis de madame de la Tournelle en firent seuls la critique.

La princesse de Charolais, combattue entre le désir de se rapprocher de M. de Richelieu et son peu de goût pour madame de la Tournelle, vint pourtant se placer auprès de celle-ci : car le duc de Richelieu étant obligé de rester derrière le siége du roi, elle n’avait que ce moyen d’être à