Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/128

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et prévenir tout accident fâcheux. Sir James aurait voulu que sa fortune pût l’acquitter envers M. Bomard, de l’action bienfaisante qui venait de lui rendre sa sœur : il lui prodiguait les témoignages de sa reconnaissance, tandis que ce vénérable vieillard me remerciait de lui avoir donné les moyens d’être utile à une famille aussi intéressante.

Lucie était réveillée, et nous passâmes dans sa chambre.

— Je vous ai causé bien de l’inquiétude, dit-elle, en nous voyant, mais je me sens beaucoup mieux, et le plaisir de vous voir va me guérir tout-à-fait.

Sir James lui raconta comment le soin que j’avais eu d’envoyer chercher M. Bomard, et la potion que celui-ci s’était empressé de lui faire prendre, l’avait rappelée à la vie. Le bon curé ne voulut pas qu’on lui fît un mérite d’avoir, à ce qu’il disait, simplement secondé la nature ; mais Lucie ne cédant point aux raisons que donnait sa modestie, le nomma son sauveur. On convint que ce serait lui qui baptiserait le nouveau-né. Lucie nous apprit qu’ayant depuis longtemps formé le projet de donner à son enfant le nom de son frère, elle avait prié son mari d’obtenir les dispenses nécessaires pour cet acte ; qu’elles venaient d’arriver, et elle ajouta, en me prenant la main :

— Mon amie ne refusera pas le titre de seconde