Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/161

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rangée autour de la chambre, une table était au milieu. Le notaire du village y posa des lumières, s’assit auprès et commença la lecture du contrat, en l’interrompant à chaque instant pour imposer silence aux enfants qu’on avait rassemblés dans un coin de la salle et qui ne cessaient de se disputer à qui aurait la place de devant pour mieux voir les dames du château. La lecture ne fut pas longue. Le père Simon, paré comme un jour de dimanche, vint présenter à Lucie la plume et l’engager à signer, il me fit après elle la même politesse, j’écrivis au bas du contrat : Madame d’Estell se charge du trousseau de Jeannette., » et lorsque je relus ce que j’avais écrit, je vis que Lucie venait de doter Jeannette. Le notaire empressé de faire connaître à Simon et à sa femme les cadeaux qu’on faisait à leur fille, leur fit lire nos signatures. Ces bonnes gens pleuraient de joie et de reconnaissance. Le père me dit :

— Vous ne savez pas tout, milord a défendu qu’on en parlât, mais il a donné à Julien une somme si considérable, qu’il va acheter avec la ferme du cousin George, qui vaut plus de douze mille francs.

Rien ne pouvait plus m’étonner de la part de sir James, et j’étais préparée à ce nouveau bienfait. Cependant je désirais lui parler pour lui demander si le tableau du bonheur de cette famille ne lui faisait pas oublier des moments de chagrins. Dans