Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/166

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ferai jamais qu’à toi, cette promesse doit te tranquilliser ; d’ailleurs, à quel autre pourrais-je confier mon amour ? Celui qui l’inspire est loin de le partager ; et cette certitude, jointe à tes conseils et à mes souvenirs, me guérira bientôt.

Lucie sort de chez moi ; l’état où elle m’a vue l’a persuadée facilement que j’étais malade ; je lui ai témoigné mes regrets de ne pouvoir assister à la noce de Jeannette ; et je l’ai conjurée de ne pas priver pour moi tous ces bonnes gens de sa présence ; elle a cédé à mes instances et m’a fait promettre que je descendrais seulement un instant pour combler la joie des nouveaux époux, qui seraient désolés, a-t-elle dit, de ne pas me voir le jour de leur bonheur. Cette complaisance va me coûter bien cher ! Conçois-tu ce que j’éprouverai en le revoyant ? Comment soutenir ses regards et lui cacher mon trouble ?… Ah ! si je savais qu’il pût en deviner la cause, je mourrais plutôt que de me présenter à lui !…



XXX


Je suis descendue comme je l’avais promis ; et en entrant dans la salle où tout le monde était réuni, mon émotion a redoublé si fortement, qu’à peine ai-