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XXXVIII


Tu m’as prévenue, chère Juliette ; ta bienfaisante bonté t’a portée à t’informer de sa demeure, et M. Norval a permis que tu l’accompagnasses dans la visite qu’il a bien voulu lui faire. Combien je suis sensible à cette marque d’intérêt ! Lucie en est aussi pénétrée que moi, et me charge de vous en témoigner à tous deux sa reconnaissance. Quand tu l’as vu il n’avait point encore reçu ma lettre ; je n’ai pas osé te la montrer, je n’en suis pas contente ; il y règne une certaine contrainte qui tient de la froideur, cependant il ne paraît pas à sa réponse qu’il l’ait jugée telle. La voici :

« Vous êtes heureuse, Laure ! m’en faut-il davantage ? Cessez de craindre pour moi, j’aurai le courage de supporter mes souffrances, ou plutôt la peine d’être séparé de tout ce qui m’est cher. Je ferai ce qu’on m’ordonnera pour hâter ma guérison enfin j’aimerai la vie, puisque vous prenez à la mienne un si vif intérêt.

« M. et madame de Norval sont venus eux-mêmes