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Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/197

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Alors il se leva, fit appeler John, et lui ordonna de monter dans ma chambre la caisse que tu m’as envoyée, et une autre remplie de musique nouvelle que Frédéric avait choisie pour moi, et que par un billet fort aimable il me priait d’accepter. Après l’avoir lu, je déposai ce billet sur ma table, affectant de le laisser ouvert, et je ne m’occupai que du soin de ranger tous les objets que ta prévenante amitié a rassemblés pour charmer mes moments de solitude. Dans cet instant Lise me demanda s’il fallait ouvrir une de mes malles qu’elle venait de fermer pour y mettre ces différents paquets. À cette question sir James se retourna vivement et me dit d’un ton ému :

— Ferait-on déjà les préparatifs de votre départ, madame ?

— Oui, milord, ai-je répondu, je n’attendais que votre retour pour rejoindre ma belle-mère ; je sais qu’elle a la bonté de désirer ma présence, et j’aurais déjà cédé à ses instances réitérées, si l’envie de vous témoigner ma gratitude et de savoir un moment plutôt l’état dans lequel vous vous trouviez ne m’avait retenue.

— Je ne mérite pas cet excès de complaisance de votre part, a-t-il repris ; mais par grâce ne me parlez point de reconnaissance ; ne suis-je pas trop heureux d’avoir pu vous être utile, et trop récompensé par le plaisir que j’en éprouve.