Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/217

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gneusement enveloppé. Le billet du curé m’apprit que ce paysan ayant trouvé, il y a quinze jours sur la grande route, une boîte d’un bois précieux, montée en or, et remplie de couleurs, de pinceaux et de crayons, il la lui avait apportée pour lui demander conseil sur ce qu’il devait en faire. M. Bomard avait exigé qu’il la déposât chez lui pendant ce temps, pour donner celui de la réclamer aux personnes qui l’ont probablement perdue, mais n’ayant eu aucune nouvelle à ce sujet, il m’adressait le paysan, comme étant la seule à qui cette jolie boîte pût être utile, me laissant entendre que le prix que j’en donnerais, ferait une petite fortune au père de famille qui l’a trouvée. Heureuse d’avoir l’occasion de rendre service à ce brave homme, je lui dis de poser la boîte sur ma table, et sans la regarder je lui donnai dix louis que j’eus bien de la peine à lui faire accepter, car il s’obstinait à me répéter que je faisais un marché de dupe. Quand il fut parti, j’examinai ma nouvelle emplette, la trouvai du meilleur goût, et regrettai de ne l’avoir pas payée ce qu’elle valait. Je m’amusais à regarder tous les objets qu’elle contenait, lorsque Lise entra dans ma chambre, accompagnée de John, qui venait de la part de son maître, s’informer des nouvelles de ma santé et de celle d’Emma. À peine eut-il achevé sa phrase, qu’il s’écria :

— Ah ! ah ! voici la boîte de milord !