Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/34

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de chose à la ressemblance ; j’espère la rendre parfaite, et pour que ce tableau m’occupe plus longtemps, je veux peindre mon ami au moment où, conbattant les Impériaux, il reçoit le coup affreux qui le livre à la mort et qui a plongé sa Laure dans une douleur éternelle. Cette entreprise est peut-être au-dessus de mes forces, je le crois ; mais cette cruelle image remplit tellement ma pensée, que je ne saurais en tracer une autre.

Tu demandes des détails sur tout ce qui m’entoure, je n’ai encore rien remarqué ; mais puisque tu le désires, je te dirai dans ma première quelles sont les personnes qui forment la société de madame de Varannes ; car pour la mienne, tes lettres et mon Emma la composent tout entière.

Rappelle-moi au souvenir de M. de Norval : dis-lui que je l’aime d’inclination, et pour le bonheur qu’il te procure. — J’embrasse le petit Théodore.



III

L’air que l’on respire ici est sûrement salutaire, et je ne doute pas qu’il ne rétablisse ma santé : ainsi, ma chère Juliette, sois sans inquiétude, je vais, comme tu le dis, « penser à ma vie et chercher à la