Page:Nichault - Laure d Estell.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que j’étais encore trop faible pour faire de longues absences.

— Eh bien, ont-ils dit, acceptez nos soins, c’est tout ce que nous vous demandons.

Caroline aussi vivement pénétrée de cette bonté que moi, a laissé éclater le plaisir qu’elle en ressentait.

— Nous allons passer un été charmant, a-t-elle dit, en regardant sir James qui lisait un journal près de la cheminée. L’automne, ces messieurs feront des parties de chasse, et nos soirées seront consacrées à la musique ; ma petite sœur me donnera quelques leçons ; Frédéric l’accompagnera, et si madame Lucie veut se mêler à nos concerts, ils seront délicieux. Sir James chante fort bien.

— Oui, quand il chante, interrompit Frédéric, mais ce n’est pas une chose facile à obtenir de lui.

— Vous savez bien, mon ami, dit sir James que je ne suis bon à rien.

Je crus à cette réponse que Frédéric l’avait offensé ; cette idée me fut pénible, et j’essayai de réparer, par quelques mots obligeants, l’espèce d’injure que Frédéric avait paru lui faire. Je ne puis te peindre de quel air embarrassé il m’écouta ; à peine eut-il balbutié quelques remerciments, qu’il alla s’asseoir sur un siège près de Caroline. Ils parlèrent