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d’ici. La santé de madame de Lormoy me permettra de la quitter, et préparée par mon absence à la triste nouvelle qui l’attend, elle la supportera, j’espère sans danger. Si sa douleur m’accuse, Nadège me justifiera, en lui disant combien j’aimais son fils ; elle sait que si j’ai pu lui survivre, c’était pour obéir aux dernières volontés de Léon ; mais j’ai trop acquitté ma promesse, elle me coûte plus que la vie. Adieu.

En vain Nadège voulu retenir Théobald et savoir de lui ce qu’il allait devenir : il était parti.

De retour chez lui, l’insomnie, la fatigue lui causèrent un mouvement de fièvre qui le forcèrent de se mettre au lit ; il se fit excuser de ne pouvoir se rendre au déjeuner, en donnant pour prétexte des lettres à écrire. Céline inquiète envoyait à chaque instant dans sa chambre pour lui demander une foule de choses dont elle n’avait nul besoin ; enfin M. de Rosac arriva accompagné de son ami, et Céline perdit l’espérance de pouvoir causer un instant seule avec Théobald.

Après les politesses d’usage, M. de Boisvilliers demanda des nouvelles de M. de Saint-Irène.

— Je suis presque inquiète de lui, répondit madame de Lormoy, car je ne l’ai pas vu de la matinée ; et il était un peu souffrant hier.