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à coup, mais n’apercevant personne derrière elle et son nom ne cessant pas de frapper ses oreilles, elle demanda à Sosthène l’explication de cette mauvaise plaisanterie, de manière à prouver qu’elle l’en accusait. Il s’offensa du reproche et montra du doigt M. Fresneval, qui, de son côté, s’indignait d’entendre un nom si révéré livré au rabâchage de l’écho miraculeux.

Le gardien de la bibliothèque, consulté sur ce phénomène acoustique, en démontra tant bien que mal la cause ; mais il ne dit rien qui pût apprendre comment et par qui le nom de Clotilde avait été jeté à l’écho. La comtesse se reprocha l’émotion involontaire qu’elle venait d’éprouver à l’appel de cette voix anonyme, et persista dans l’idée que Sosthène, encouragé par quelques mots d’elle, s’était permis cette plaisanterie, au fond très-innocente.

Elle passa près d’Édouard en le saluant à peine, comme par crainte de l’arracher à ses recherches scientifiques ; puis elle rejoignit madame d’Almédarès qui était dans l’admiration de l’écho bavard et comptait sur ses doigts le nombre de fois qu’il avait déjà répété le nom de Clotilde.

— Heureusement que les tendresses se disent tout bas, observa la marquise, car cet écho-là serait d’une indiscrétion perfide.