Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/167

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plaisirs ? serait-ce la princesse qui te défendrait de t’amuser loin d’elle ; elle en serait vraiment bien capable, on la dit si jalouse. Cependant je ne vois pas qui pourrait exciter sa fureur, elle est sans contredit la plus belle des beautés de notre société, à l’exception de madame des Bruyères, et l’on ne t’accusera point de faire ta cour à celle-ci et d’être l’objet de sa coquetterie, car vous êtes à peine polis l’un pour l’autre.

— Je la connais si peu !

— Parce que tu le veux bien. Qui t’empêche de te faire présenter chez elle par mon père ? elle te recevrait à merveille, j’en suis certain.

— Et moi j’en doute, j’ai trop raison de croire à son antipathie ; d’ailleurs, elle ne se donne pas beaucoup la peine de la dissimuler.

— Tu sais bien que la femme la plus indulgente ne pardonne pas l’indifférence, et ton peu d’empressement à te lier avec madame des Bruyères, l’affectation que tu mets à fuir toutes les occasions de te rencontrer avec elle, est, je le parie, la seule cause de sa froideur pour toi ; mais il est temps que cela finisse, et ce soin me regarde… Je vous aime trop tous deux pour ne pas souffrir de cette étrange malveillance, et je vais lui demander…