Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/178

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qui étanche ses larmes de souffrance, la main qu’il a repoussée ; dans cette sœur si humble, si charitable, la femme parée de son nom et digne de son amour. Mais la nuit vient, ajouta-t-elle en se levant, les moments sont précieux ; par grâce, donnez vos ordres. Ô ma mère, prenez pitié du trouble où me jette tant de crainte, de joie, de désespoir. Soyez ma raison, ma providence ; je m’abandonne à votre charité.

Alors la supérieure fît appeler la sœur Santa-Margarita, et toutes trois combinèrent les moyens les plus sûrs de faire entrer la comtesse chez M. de Bois-Verdun, à la place de la sœur de charité. On convint de l’heure où Clotilde reviendrait au couvent, après avoir prévenu ses gens qu’elle y passerait la nuit près d’une religieuse malade. À son retour, elle essaya l’habit qui devait la cacher. Certaine qu’il la rendrait méconnaissable, elle se rendit à la chapelle où le directeur des dames du couvent l’attendait. Là, comme si elle touchait à ses derniers moments, elle réclama du saint homme tous les secours de la religion, et c’est prosternée devant l’autel, plongée dans le recueillement de la prière, dans l’extase d’un rêve céleste, que la voix de la supérieure la ramena brusquement sur terre, par ces simples mots :