Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/184

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teur a ordonné une potion qui doit tempérer ces spasmes, il a de plus laissé par écrit tout ce qu’il fallait faire en cas d’un évanouissement complet. Cela servira de guide à la sœur, ajouta-t-il en entraînant madame des Bruyères dans la chambre d’Adalbert.

Malgré l’émotion qu’elle avait prévue, et sa résolution de la surmonter avec courage, elle faillit y succomber à la vue de ce beau mourant, la tête penchée sur le sein du valet de chambre qui le soutenait, les yeux fermés, les lèvres blanches, inanimées, enfin dans toute l’immobilité de la mort.

Trop tard !… s’écria Clotilde d’une voix étouffée par les larmes, et, tombant à genoux près du lit, elle se cacha la tête dans les plis du couvrepieds. On la crut en prière.

— Que l’on courre après le docteur, s’écria Sosthène, et nous, tâchons de le ranimer.

En parlant ainsi, il secouait la manche de serge de la sœur pour la sortir de son extase religieuse et pour lui remettre le liniment qu’elle devait étendre sur le front du malade, pendant qu’on chercherait à ramener la chaleur aux extrémités par la vertu des sinapismes.

Clotilde hésita un instant avant de porter la main