Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/188

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flatte ; c’est le nom de sa princesse qu’il s’indigne de ne pas trouver parmi ceux de toutes les grandes dames de Naples : il ignore qu’elle est là, chez lui, à recueillir de ses nouvelles de minute en minute, et qu’on est si exact à lui en donner qu’elle se croit dispensée d’en faire demander. Ah ! s’il est vrai qu’il l’aime ainsi, qu’elle ait tant d’empire sur lui, je lui pardonne, oui, qu’elle vienne lui ordonner de vivre… qu’elle l’arrache à la mort… et je la bénirai en dépit de ma haine.

En cet instant le malade, épuisé par l’effort qu’il venait de faire en lisant cette liste, retomba dans un accablement complet : sans les mouvements convulsifs qui agitaient de temps en temps ses membres et lui tiraient quelques plaintes, on aurait pu le croire plongé dans un nouvel évanouissement. L’heure du redoublement de la fièvre approchait : Corona avait prédit que cet accès serait le dernier de toutes manières, soit que le malade y succombât, soit que les convulsions cédant aux calmants, l’ordre se rétablît après la crise et sous l’influence d’un sommeil régénérateur. Le docteur arriva pour ce moment décisif, et Clotilde ne vit plus, n’entendit plus que lui ; les yeux attachés sur les siens, elle y guettait en vain un rayon d’espérance. Elle devinait à son air morne, au ton