Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/224

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— Vingt-quatre heures ! dit à son tour Adalbert, c’en est assez pour voir le héros en robe de chambre et pour perdre toutes ses illusions sur lui. N’est-il pas vrai, Madame ?

Clotilde, un moment déconcertée par cette interpellation directe, hésita à répondre ; craignant de laisser soupçonner sa pensée, elle cherchait à la cacher sous quelque expression froide et dédaigneuse, lorsque Salluste, frappé de l’embarras qu’elle éprouvait, lui dit à voix basse :

— Allons, jouez mieux votre rôle ; dissimulez un peu votre malveillance pour ce pauvre Adalbert ; ne voyez en lui que l’immortel César, le vainqueur de tant de nations et de belles femmes ; songez que ce nom de Calpurnie vous oblige à l’aimer au moins jusqu’aux dernières libations du festin ; vous serez toujours libre de quitter votre tendresse conjugale avec cette tunique qui vous va si bien.

— Et si cette honnête passion survivait au déguisement ?

— Ah ! mon Dieu ! gardez-vous bien d’en faire seulement la plaisanterie, dit Sosthène avec effroi, la princesse vous tuerait.

— Vous croyez ? Ah ! ce serait amusant.

— Par grâce, n’en faites pas l’épreuve. Vous