Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/298

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prévoir une action atroce, peut en donner l’idée. Il menace, il implore, et, voyant que ses injures comme ses prières attisent également la colère muette qu’il redoute, il s’épuise en faux serments sur l’amour qu’il n’a plus, sur la profonde indifférence qu’il éprouve pour tout ce qui n’est pas l’objet de cet amour. Enfin, à force de parjures, il obtient la promesse de ne rien tenter contre une personne que les bruits répandus sur elle doit, sans nul doute, engager à quitter Naples très-prochainement.

Tranquillisée par cette espérance, et surtout par le calme apparent de M. de Bois-Verdun en parlant de ce prochain départ, la princesse lui tendit la main, et dit :

— Je veux vous croire… En effet, comment vous supposer assez lâche, assez stupide pour sacrifier un dévoûment tel que le mien, aux dédains de la maîtresse d’un autre !… Oui, ce trouble… cet excès de zèle… c’est de la protection, voilà tout… je le vois bien… Mais s’il en est ainsi, vous hâterez le moment qui la ramènera près de ses protecteurs naturels, et vous vous empresserez de faire signer ses passe-ports.

— Je m’y engage.

— Songez-y bien… ne me trompez pas… qu’elle