Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/326

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elle leur sourit également, elle se plaît à les voir écouter avec tant d’intérêt les moindres détails de sa résurrection, et comment, avec le secours du café, du citron, les médecins sont parvenus à neutraliser l’effet de la morphine.

— Est-il bien vrai ! s’écrie une voix qui la fait tressaillir, ne craignez-vous pas, docteur, que ce retour à la vie ne soit que passager ?

Un cri de joie s’échappe du sein de Clotilde, elle se retourne vivement, aperçoit Adalbert agenouillé près d’elle, attache ses bras sur ses épaules, comme pour l’empêcher de la quitter encore ; puis, succombant à son émotion, elle retombe inanimée sur le sein d’Adalbert.

— Sortez tous ! dit le docteur avec colère, pendant qu’il secoure la malade, vous le voyez, elle n’est pas en état de supporter la moindre agitation, et la vue de l’intérêt qu’elle excite en vous peut lui être funeste.

— Obéissons-lui, dit l’ambassadeur en voulant entraîner son fils.

Mais Sosthène, à qui l’espoir a rendu ses forces, demande à être excepté, il se cramponne aux pieds du lit de repos sur lequel Clotilde est étendue ; on ne l’en arrachera, dit-il, qu’en le massacrant.

Édouard semble n’avoir pas entendu l’ordre du