Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/82

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— Eh bien, fais-moi le plaisir de l’accompagner. Cette musique est ravissante, et je n’en voudrais rien perdre.

— Ni moi non plus. À la manière dont tu l’écoutes, ajouta Adalbert en riant, il me semble que tu peux en faire le sacrifice sans beaucoup de regrets.

— Sans doute, et ce n’est pas toi que je veux tromper à ce sujet, mais moins j’écoute la musique, et plus j’ai d’intérêt à rester au concert. Tu comprends ?

— Oh ! parfaitement, je te jure.

— Songe que je puis te rendre, d’un instant à l’autre, le même service, et que je me mets à ta disposition pour tout ce qui secondera tes projets auprès de la princesse.

— C’est bien le moins ; mais comme je n’abuserai pas de ta complaisance, n’exige pas trop de la mienne.

— Maudit soit ton bavardage. La voilà qui se lève, reprit Sosthène avec humeur, et en courant offrir son bras à madame des Bruyères, pour l’aider à traverser la foule élégante qui remplissait le salon ; mais le duc de Tourbelle l’avait devancé ; et son fils en fut réduit à le suivre pour ne pas quitter la comtesse.