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Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/101

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lités, de vanités ; que d’agitations diverses, de caquets surtout !

— En vérité, sous ce rapport, notre grande ville commence à ressembler aux petites, et l’on y trouve de moins l’occasion de former de ces longs attachements qu’on ne voit plus qu’en province.

— Je ne puis croire, mon ami, à votre antipathie pour un lieu où vous obtenez tant de succès.

— Savez-vous bien qu’il ne tiendrait qu’à moi de prendre cela pour un épigramme, dans un moment ?…

— Bon, interrompit Maurice, regardez-vous un mouvement de dépit, un caprice raisonnable peut-être, comme un revers ?

— Sans donner de nom à ce que je ne comprends pas, je sais seulement, dit Albéric, que je suis revenu à jamais du ridicule de traiter sérieusement de semblables affections. Il faut suivre la marche de son siècle, sous celui de Louis XIV, l’amour était le mobile de tout ; il n’entre plus pour rien dans aucune des actions qui illustrent le nôtre, et c’est presque compromettre sa dignité que de rendre des soins assidus à une jolie femme ; aussi voyez-les dans nos salons réunies par cotterie, et réduites à médire entre elles, se disputer le galant suranné qu’une habitude attache encore au devoir de flatter et de plaire. La gloire qu’elles mettent à s’emparer de ce noble débris prouve assez leur détresse. Enfin, soit leur faute ou celle de nos institutions, tout servage est passé de mode ; l’intérêt,