Page:Nichault - Le Moqueur amoureux.djvu/275

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les ouvriers qui travaillaient à la voiture. Il fallut renoncer au projet de le corrompre à prix d’argent, et se contenter d’en donner l’espérance aux voyageurs qui attendaient impatiemment dans leur calèche le résultat de ce colloque. Enfin le courrier les engage à entrer dans l’auberge pour avoir l’air de céder à la nécessité, tandis qu’il tentera de s’approprier les chevaux par un moyen quelconque.

C’est alors qu’en entendant la voix de l’aubergiste qui précédait les étrangers et les accablait d’excuses sur le malheur de ne pouvoir les servir plus promptement, Mathilde et son amie, empressées d’éviter toute rencontre, quittèrent précipitamment la salle et entrèrent dans la chambre préparée pour madame de Lisieux.



XXXVIII


Peu de moments après, l’aubergiste fit demander s’il pourrait avoir l’honneur de parler à ces dames.

— Que nous veut-il ? dit madame de Varignan.

— Mais, répondit la servante, je crois qu’il s’agit des chevaux de ces dames.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria Mathilde, il les aura laissé prendre. Comment allons-nous faire ?

— Oh ! non, madame, les chevaux sont là, mais si