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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/107

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vers vous dont il m’accuse, et auxquels il prétend que vous êtes trop sensible ?

— Je vous jure que jamais je n’eus la pensée de le charger d’un pareil soin. Je n’ai pu lui cacher, autant que je l’aurais désiré, l’ennui que j’éprouve loin de vous, et la jalousie que vos chevaux et vos chiens m’inspirent quelquefois ; il aura pris cet ennui pour de la tristesse, et la crainte de me voir malheureuse l’aura seule engagé à vous prier de me négliger un peu moins. Vous avez mal interprété son avis.

— Non, vraiment, ce n’était point un conseil d’amitié, c’étaient de vifs reproches ; mais, puisqu’ils ne me viennent que de lui, j’en suis déjà consolé : il n’en serait pas de même du regret de vous avoir affligée, Léonie, et c’est là-dessus que je vous demande de me rassurer.

Il était difficile d’être plus aimable qu’Alfred quand il voulait réparer une faute et en obtenir le pardon ; aussi lui gardait-on rarement rancune. Nous sortîmes de cet entretien forts satisfaits l’un de l’autre.

Le déjeuner fut plus gai qu’à l’ordinaire, et mon