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Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/12

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— Voici ma carrière politique finie, ajouta M. de Montbreuse ; je n’ai plus qu’une ambition, le bonheur de ma Léonie peut seul la satisfaire, et je n’y vois point d’obstacle ; avec ses avantages naturels, sa fortune et ma tendresse pour elle, il faudrait qu’elle s’y prêtât bien peu, dit-il en souriant, pour n’être pas heureuse. Dans huit jours je viendrai la chercher, je veux lui laisser le temps de faire ses adieux à ses jeunes compagnes, et celui de vous témoigner, — Madame (dit-il à notre supérieure) toute la reconnaissance des soins dont vous l’avez comblée.

En finissant ces mots, il salua madame la supérieure, m’embrassa et partit.

Pendant cette semaine qui séparait ma vie solitaire de mon entrée dans le monde ; je vécus dans une agitation inexprimable ; l’image des plaisirs qui m’attendaient faisait battre mon cœur d’impatience et de joie, et le regret de quitter cette bonne supérieure qui m’aimait comme une mère, et ma chère Eugénie, ma compagne favorite, me causait une vive douleur. Je riais, je pleurais alternativement, je formais les pro-