cabinet, je profitai de son absence pour engager Edmond à me donner ses conseils sur l’esquisse d’un dessin que je faisais pour la fête de mon père.
— Vous m’y faites penser, dit ma tante, c’est dans quinze jours qu’arrive cette fête, et je l’avais oubliée ; il faut que nous fassions tous un petit présent à mon frère. Moi, je lui donnerai un portefeuille, Suzette lui brodera une veste, Léonie lui fera un joli dessin : voyez, messieurs, ce que vous pourrez lui offrir d’agréable après cela.
— C’est assez difficile, dit Edmond, mais enfin nous chercherons.
— J’ai trouvé ce qu’il me faut, interrompit Alfred, je lui donnerai ce beau cheval anglais que j’ai pris, lors de notre dernière affaire, à l’un des plus braves officiers de l’armée ennemie ; je n’ai que cette manière de lui offrir quelque chose de ma façon.
— C’est donc moi seul qui resterai dans l’embarras, répliqua Edmond, c’est bien mal à vous de m’abandonner ainsi, mais je m’en vengerai, et vous verrez que mon présent aura plus de succès encore que les vôtres.