Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/137

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Suzette vint me prévenir de l’arrivée de mon père et m’aider à cacher le dessin et les petits ouvrages dont nous voulions le surprendre le jour de sa fête. À la vue de Suzette, madame de Ravenay sourit malignement, et me dit tout bas :

— Est-ce là cette petite dont on m’a tant parlé et qu’on nomme Suzette ?

— Précisément, madame.

— Elle est fort jolie, vraiment, et ce visage-là rend très-probable tout ce qu’on en raconte.

— Ce que l’on en raconte, répondis-je avec étonnement, ne saurait lui être désavantageux ; chacun ici reconnaît les aimables qualités de cette bonne fille, si digne des soins que lui donna ma mère.

— Ne vous fâchez pas, ma chère Léonie, je suis bien loin de vouloir accuser cette petite ; je la crois fort sage, mais une fille de cette espèce, trop bien élevée, finit toujours mal. Comment voulez-vous persuader à de jeunes étourdis de respecter la fille d’un concierge ?

En ce moment mon père entra, il s’aperçut au premier coup d’œil que la conversation de la baronne me