Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/144

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— C’est dommage, reprit Alfred, de n’oser inviter aucun voisin à cette belle fête, je connais deux femmes charmantes qui sont désespérées de n’y point venir.

— Qui sont-elles ? demanda ma tante.

— Madame d’Aimery et madame… mais je ne veux pas nommer la seconde parce que vous la détestez.

— Quoi ! madame de Rosbel nous poursuivrait jusque dans cette retraite ! s’écria madame de Nelfort, et qui peut l’attirer ici ?

— Madame d’Aimery, reprit Alfred, avec qui elle s’est liée tout récemment. Ces deux dames ne peuvent plus se quitter ; elles sont venues s’établir à Champfleury avec une douzaine de courtisans dont M. de Frémur est l’oracle. C’est lui qui est chargé de redire les nouvelles de la cour, de la ville et même des environs ; il est revenu hier soir auprès de ces dames tout indigné de n’avoir point été reçu à Montbreuse, où le concierge le plus impertinent lui avait, disait-il, signifié que M. le comte n’était visible au château, que pour la famille de Clarencey.

Cependant il avait vu les apprêts d’une fête qui sem-