Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/149

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fleurs qui devaient orner la table et les salons ; c’était un plaisir de notre enfance, et je m’attendais à voir courir Suzette après les plus belles roses et me les apporter en chantant comme autrefois, mais la pauvre enfant paraissait tourmentée d’un profond chagrin, et son sourire avait quelque chose de si triste, qu’il inspirait la pitié.

J’allais lui demander la cause de cette tristesse lorsque madame de Nelfort vint nous rejoindre.

Bientôt après, chacun se rendit dans le pavillon où le déjeuner était préparé. Mon père ne s’y fit point attendre.

En entrant, mon dessin le frappa, il reconnut le site, ses yeux s’arrêtèrent sur l’endroit du parc où l’on apercevait l’urne qui décorait le tombeau de ma mère ; son visage se couvrit de larmes, il me tendit la main, et je me jetai dans ses bras. Alfred et sa mère l’embrassent. Chacun apporte son bouquet ; le curé, suivi de tous ses bons villageois, vient en leur nom complimenter son seigneur et le remercier de ses bienfaits.