Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/157

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l’envie de ces jeunes villageoises dont la moins heureuse l’était certainement alors plus que moi. On me fit les honneurs d’une belle contredanse qu’il fallut danser avec Edmond, parce qu’Alfred, empressé d’engager Suzette, était déjà en place à côté d’elle avant qu’on eût pensé à former le quadrille.

J’entendais dire autour de moi :

— Tiens, la vois-tu notre jeune maîtresse, et son futur qui est là aussi ! Ma foi, celui-là pourra se vanter d’avoir une jolie femme.

— Et cette femme là un beau mari, répliquait un autre ; quel bon air il a en dansant avec elle !

— Et non, disait un troisième, ce n’est pas celui-là, c’est le danseur de la petite Suzette qui est fièrement gentille aujourd’hui pas moins.

À ces discours se joignaient les différents avis de chacun qu’Edmond écoutait d’autant mieux qu’ils lui étaient assez favorables. Il avait pour lui tous ses vassaux ; mais ceux de Montbreuse voulaient qu’Alfred fût le plus agréable, et je m’efforçais de leur donner raison.

Cependant, j’étais décidée à ne pas laisser partir Ed-