Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/178

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de madame d’Aimery, fut d’avis des retranchements qu’elle y faisait et, pour le faire oublier, il entama celui de madame de Rosbel en disant d’un air fier :

— Vous pensez bien, madame, que l’on n’a pas vécu aussi longtemps que moi, sans savoir à quoi s’en tenir sur ces prétendus accès de sensibilité, et ces évanouissements dont on pourrait presque toujours demander l’auteur ; mais il faut bien pardonner ces petites comédies aux jolies femmes. À vous parler franchement, j’aime mieux celles qui ne les jouent pas. Madame de Rosbel, par exemple, avec sa folle gaieté et sa moquerie continuelle, me paraît cent fois préférable à toutes ces beautés langoureuses.

Ce n’est pas par reconnaissance que j’en parle, car elle se moque de moi toute la journée et n’est jamais malade ; malgré cela je suis forcé de convenir qu’on n’est pas plus aimable ; je crois, ajouta-t-il avec un sourire malin, que M. de Frémur le sait aussi bien que moi. À propos, j’oubliais qu’elle m’a prié de demander à M. le comte de Clarencey la permission d’aller voir son beau jardin anglais, elle croit qu’on