Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/18

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cieux qui me glaçait tout en me paraissant aimable. Je cherchai des motifs à cet étrange changement, et n’en trouvant point, je me résignai à supporter ce que je croyais être l’effet d’un caprice ; mais tout en accusant mon père d’inconséquence, je me décidai à l’aimer sans le comprendre.

Ce parti était fort sage, car si j’eusse attendu que son caractère me fût bien connu pour le chérir autant qu’il le méritait, je me serais donné le double tort d’être injuste et ingrate envers lui.



III


Bien décidée à ne plus tourmenter mon esprit par des craintes mal fondées, je m’occupai de ma toilette ; je n’étais pas fâchée de paraître avec avantage devant les amis de mon père, et quand je descendis au salon je fus assez satisfaite de la petite sensation que j’y produisis. On se parlait bas à l’oreille comme pour épargner ma modestie ; ceux qui se trouvaient plus