Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/192

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courage de rester de bonne grâce au milieu d’une société de gens qui n’avaient que des reproches à faire.

D’ailleurs, il ne concevait rien à la manière sérieuse dont on traitait ce qu’il appelait ses folies, et trouvait fort ridicule qu’on ne les oubliât pas aussi vite qu’il savait les faire. Ennuyé de ne voir que des visages tristes ou sérieux, il nous quitta aussitôt qu’il le put sans être trop impoli, et s’en fut chez madame d’Aimery implorer la gaieté de madame de Rosbel contre l’ennui qui l’accablait à Montbreuse.

Madame de Rosbel avait trop de finesse pour ne pas deviner à quoi elle devait le retour d’Alfred auprès d’elle, mais sa vanité y trouvait trop son compte pour le mal accueillir. Enlever un amant à une jeune rivale, désespérer la passion naissante de M. de Frémur, déconcerter la sévérité de M. de Montbreuse, étaient trois choses bien divertissantes pour l’imagination de madame de Rosbel.

Ma tante, se trouvant tout à fait rétablie, nous déclara qu’elle voulait sortir de son lit, aller se promener, et jeter par la fenêtre les potions du docteur.