Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/201

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» Lorsque je fis à mon père le reproche de ne m’avoir pas instruit de l’existence de ce M. de Céréville, dont je n’avais jamais entendu parler, il me dit :

» — Vraiment, je l’avais oublié comme font tous les amis de la marquise ; c’est fort souvent le sort du mari de la femme que l’on cite le plus. M. de Céréville vit ordinairement dans ses terres ; sa femme y va passer l’été et revient ensuite à Paris y dépenser l’immense fortune dont elle a payé le nom de M. de Céréville ; tout cela s’arrange parfaitement.

» Au milieu du bruit qui l’environne, madame de Céréville a fort bien surveillé l’éducation de sa fille, elle lui fera faire un mariage brillant. La duchesse de Clarencey semble être morte tout exprès cet automne pour servir son ambition. On assure déjà dans le monde que le duc a demandé la main de la jeune Sophie, et sa mère n’est pas femme à la refuser au ministre le plus en crédit.

» Sans m’être rendu compte du goût que m’inspirait cette aimable Sophie, la nouvelle de son prétendu mariage me donna de l’humeur et piqua mon amour-