Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/205

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» Ce généreux procédé m’attacha au duc de Clarencey par tout ce que la reconnaissance a de plus vif, et fut le premier lien d’une amitié qui nous unit tant que dura sa vie, et qui lui survit encore dans mon cœur.

» À cette époque, je fus obligé de suivre notre ambassadeur à Londres ; le duc de Clarencey profita de mon absence pour servir mes intérêts auprès de madame de Céréville. Elle hésitait encore à céder à nos vœux lorsque la mort de mon père vint la déterminer à m’accorder sa fille.

» J’héritais d’un beau titre et d’une grande fortune ; ces avantages triomphèrent de la répugnance invincible que madame de Céréville avait pour les mariages d’inclination, et le mien fut fixé à l’époque de mon retour en France.

» Je vivais dans les regrets de ne plus retrouver mon père en revenant dans ma patrie et dans la douce espérance d’y revoir bientôt ma Sophie, quand madame d’Aimery arriva subitement à Londres.

» L’apparition d’une Française élégante y fait tou-