Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/207

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captive ; enfin, chacun lui trouvait la vertu qu’il préfère, l’agrément qui le séduit et jusqu’au défaut qu’il se reconnaît.

» Comment résister au charme de se retrouver ainsi dans le caractère d’une personne charmante ! comment ne pas l’aimer ?

» Le souvenir de Sophie me garantit de ce malheur ; mais je n’échappai pas complètement à l’empire que madame d’Aimery exerçait sur ses admirateurs.

» Elle disposait à son gré de l’emploi de toutes mes journées, et, sous le prétexte de ne pas m’abandonner à mes tristes rêveries, elle m’obligeait à la suivre partout où la conduisait son caprice.

» Madame d’Aimery connaissait mes sentiments pour mademoiselle de Céréville, et n’en parlait qu’avec estime. Je lui fis bientôt la confidence du bonheur qui m’attendait à mon retour à Paris ; elle y parut sensible, et, dès ce moment, je regardai notre liaison d’amitié comme, sanctifiée par ma confiance, et sans nul danger pour les intérêts de mon amour.

» Cette douce intimité durait depuis cinq mois,