Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/22

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fils, ils se sont battus. La belle madame de Rosbel n’a pu abandonner son amant quoique légèrement blessé. Voilà ce qui explique son séjour à S***, et ce qui justifie complétement la conduite d’Alfred ; ce n’est pas sa faute si madame de Rosbel le préfère à toute considération. Il est bien assez aimable pour lui servir d’excuse, et malgré l’inconvenance qu’il y a à faire l’éloge de son fils, moi, j’avoue franchement que j’aurai une haute idée de la vertu ou de la sottise des femmes qui sauront lui résister.

— Que de progrès en trois années ! s’écria M. de Montbreuse ; comment, c’est mon neveu qui fait tout ce bruit ? je le croyais encore écolier, mais je vois qu’il a mis à profit mon absence.

— Ah ! vous savez, mon frère, qu’à vingt-trois ans, avec un régiment et une jolie figure, on ne manque pas de succès.

— Ni de ridicules, reprit M. de Montbreuse. Si Alfred tient tout ce que promet ce brillant début, je le vois à regret condamné au métier d’homme à bonnes fortunes ; c’est une profession dans laquelle un homme