Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/221

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gion des gens du monde qui soumet les actions plus que la pensée.

« Fidèle aux devoirs imposés par l’Église, elle avait peu médité sur l’avenir et s’était contentée de n’avoir rien à redouter du passé ; aussi vit-elle approcher la mort avec tout le courage que donne l’esprit pour les maux inévitables, mais sans y mêler aucun des sentiments doux qui rendent les adieux si touchants.

» Après avoir rendu à ma belle-mère tous les devoirs de la piété filiale, j’arrachai ma Sophie de ce lieu de douleur. Son père consentit à nous suivre à Montbreuse.

» Le matin même de notre départ je me rappelai la lettre que madame d’Aimery m’avait dit de remettre à madame d’Orbeval, et, comme son château se trouvait sur la route, je partis à cheval quelques heures d’avance en priant M. de Céréville et sa fille de me faire avertir quand ils me rejoindraient.

» Je trouvai dans madame d’Orbeval les manières de ce qu’on appelle, dans le monde, une excellente femme, ce qui signifie ordinairement une femme qui