Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/240

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» Alors je vous serrai tendrement dans mes bras et vous portai dans les siens.

» Aussitôt que je me trouvai seul avec le docteur, il me déclara qu’il n’était plus en son pouvoir de sauver madame de Montbreuse, qu’elle était au dernier période d’une maladie de cœur qu’on avait complétement négligée, et qu’il était bien étrange qu’on n’eût pas eu plus tôt recours à lui dans un danger qui menaçait depuis si longtemps.

» Chacune de ses paroles était un sanglant reproche pour mon âme, et je les supportais sans chercher à me justifier d’une négligence qui me coûtait le bonheur de ma vie. L’état où je retrouvais Sophie me faisait oublier tous les motifs qui m’avaient éloigné d’elle autrefois, et je m’accusais déjà de sa mort avant de savoir à quel point j’en étais coupable. Trois jours se passèrent dans cette horrible anxiété, pendant lesquels Sophie ne cessa de me traiter avec cette affectueuse confiance qui avait fait le charme des premières années de notre union.

» On lisait dans ses yeux la douce pitié que lui ins-