Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/266

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nir. M. de Montbreuse revint quelques moments après avec des gouttes d’éther qui me rendirent bientôt à la vie.

J’étais déjà bien troublée lorsqu’en ouvrant les yeux j’aperçus mon père, mais je crus rêver quand je lui entendis reprocher à Edmond l’imprudence qu’il faisait de me soutenir du même bras dont il était blessé et où il avait été saigné deux heures auparavant.

— Ah ! répondit Edmond du ton le plus simple, je ne m’en étais pas aperçu.

En effet, je me retournai en doutant de ce que j’entendais, et je sentis près de mon cou les nœuds de ruban qui attachaient l’habit de M. de Clarencey.

L’idée de sa présence me rendit mes forces ; je me levai en l’assurant que je n’avais éprouvé qu’un léger étourdissement qui me laissait fort peu de souffrance.

— C’est vous, mon cher Edmond, dit madame de Nelfort en venant à lui, c’est vous qui demandez nos soins, votre pâleur m’inquiète ; vous voulez en vain nous cacher tout ce que cette blessure vous fait souffrir ;