Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/292

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Ravenay exprimait sa mauvaise humeur par des airs de pitié pour moi ou pour son neveu, à qui elle demandait sans cesse des nouvelles de sa blessure, autant par intérêt pour Edmond que par rancune contre Alfred.

Enfin, le moment de se séparer arriva, et j’eus besoin de rassembler toutes mes forces lorsque Edmond vint nous adresser à toutes quelques mots qui n’étaient un adieu que pour moi.

Je ne me couchai point de la nuit. À quatre heures du matin, j’entendis marcher dans les corridors du château ; m’étant approchée des fenêtres d’un cabinet qui donnait sur la cour, j’aperçus, à la lueur d’une lanterne, deux chevaux tout sellés que retenait un palefrenier.

Bientôt après, je vis Edmond s’élancer sur son cheval, tourner les yeux du côté de mon appartement, me saluer et partir.

Je ne sais ce que je devins après ce cruel départ. Quand le jour me surprit, je me retrouvai étendue sur