Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/294

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— Un ordre du roi ! répéta mon père en fixant ses yeux sur moi, un ordre du roi ?…

La rougeur qui couvrit aussitôt mon visage ne lui laissa pas longtemps ignorer de quelle main cet ordre était signé ; mais, respectant mon embarras, il évita tout ce qui pouvait l’augmenter et se contenta de demander pourquoi Alfred se faisait attendre.

Ma tante lui répondit qu’Alfred était venu la prévenir de grand matin qu’il ne rentrerait que pour l’heure du dîner. Cette nouvelle fit faire un mouvement à madame de Ravenay qui me laissa soupçonner quelque mystère.

Dans tout autre temps, cette singulière absence m’aurait fort inquiétée, mais dans la position où je me trouvais, je croyais n’avoir plus rien à redouter des événements. Un vif chagrin a cela de bon qu’il pallie tous les autres.

À midi, le valet de chambre de mon père vint lui dire assez mystérieusement que quelqu’un l’attendait dans son cabinet ; je profitai de ce moment pour me retirer chez moi et me dédommager de l’horrible con-