Aller au contenu

Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aux folies d’une jeune femme. Je n’approuve certainement pas sa conduite ; mais vous, qui parlez, il ne vous manque, pour l’excuser, que d’en être l’objet. Sur ce point vous vous ressemblez tous, messieurs, et la femme assez insensée pour livrer son cœur à l’un de vous, est bien sûre de payer l’amour de celui qu’elle préfère de la haine de tous les autres.

— Ne pourriez-vous pas, madame, reprit en souriant M. de Frémur, défendre aussi bien votre jolie protégée, sans nous attaquer tous ? Je vous atteste que je suis bien loin de la haïr. Sa tournure m’enchante, ses aventures m’amusent, sa maison est une des plus agréables de Paris, et je m’en voudrais de penser mal d’une personne qui fait autant pour les gens de bonne compagnie.

— Trêve d’épigrammes, interrompit madame de Nelfort, comment nommez-vous la femme qui est avec elle ?

— C’est madame de L***, sa cousine.

— Pour celle-là, je vous l’abandonne, je l’ai connue dans son enfance, c’était bien la plus envieuse créature