Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/36

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déteste, mais quand il s’agit d’être bien reçu par le père d’une charmante cousine et de se faire inviter à souper avec elle, je me ferais écrire chez le monde entier.

En finissant ces mots, Alfred nous salua et fut rejoindre madame de Rosbel pour lui donner la main. À la sortie, me trouvant fort près d’elle, je l’entendis qui disait à Alfred :

— Montrez-moi donc votre petite pensionnaire.

Il lui fit signe que j’étais assez près d’elle pour l’entendre, ce qui la décida à parler bas en m’observant toujours ; mais élevant un peu la voix, elle ajouta :

— Je vous connais, un joli visage vous ferait braver toute la niaiserie imaginable.

— Quelle folie ! reprit-il.

— Vous verrez si mes oracles sont faux.

Dans ce moment, on vint avertir madame de Nelfort que son carrosse l’attendait. Je partis, regrettant bien de n’en pouvoir écouter davantage, vivement piquée de ce nom de petite pensionnaire, qui me paraissait le dernier degré du dédain. Alfred avait ri de