Page:Nichault - Leonie de Montbreuse.djvu/88

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et se félicita d’une résolution qui lui avait tant coûté. Nous le pressâmes de nous dire ce qu’il exigeait de nous, et voici ce qu’il nous déclara :

— Je fixe votre mariage à l’hiver prochain. Je vois à la mine que fait Alfred combien cette première condition lui déplaît, mais ce n’est pas tout, nous passerons ces huit mois de délai au château de Montbreuse, j’obtiendrai du ministre un congé pour Alfred dont la santé ne peut de quelque temps lui permettre de reprendre son service. Nous partirons cette semaine avec ma sœur et lui, mais j’exige que, pendant toute cette saison, nous vivions dans la plus parfaite solitude ; pas le moindre petit voyage à Paris, ni à M*** où les officiers de la garnison mènent une vie scandaleuse, point de visites de voisinage, point de fêtes ; enfin, la vie la plus calme et la plus retirée. C’est là, ma chère Léonie, qu’auprès de moi et sous les yeux d’une tante qui bientôt sera votre mère, vous pourrez juger de la solidité de vos sentiments et de ceux que vous inspirez. La promenade, la musique et l’étude rempliront les moments qu’il faut toujours consacrer à l’occupation