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LE BARON.

La conduite de mon neveu.

LA MARQUISE.

Quoi ! ce fils légué à votre tendresse par notre sœur mourante, Saint-Elme aurait des torts ?

LE BARON.

Oui, tous les torts d’un ingrat qui méconnaît les droits que me donnent sur lui vingt ans de soins paternels, et qui médite en ce moment la ruine de sa famille.

LA MARQUISE.

Saint-Elme, vouloir déshonorer un nom déjà illustré par son jeune courage ! et qui peut l’entraîner dans cet égarement ?

LE BARON.

Il a rencontré, dans les environs de ce château, une petite paysanne qui s’est avisée de faire la cruelle, et, n’ayant pu la séduire, il a résolu de l’épouser : cela n’est-il pas révoltant ? nous donner pour nièce une femme de cette classe !

LA MARQUISE.

Une fille sans éducation ?

LE BARON.

Ah ! vraiment, à entendre Saint-Elme, c’est un phénix. Élevée par une vénérable protectrice, elle a tous les talents, les grâces, les vertus ; enfin c’est une de ces perfections rares que la nature n’invente jamais que pour