Page:Nichault - Marie.djvu/45

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LE BARON.

Que cet espoir t’encourage.

LA MARQUISE.

Oui, tu me pardonneras… j’ai déjà tant souffert ! Mais comment, sans mourir de honte, ferai-je ici l’aveu…

LE BARON.

Tu l’as promis : ma tendresse l’exige.

LA MARQUISE.

Eh bien ! apprends que cet ami dont tu pleures encore la perte… Albert…

LE BARON.

Quoi ! ce jeune homme qui fut tué à l’armée, lui que j’aimais comme un frère ?

LA MARQUISE.

Ce titre, il le portait. Uni secrètement à ta sœur, il attendait qu’une action d’éclat lui permît de s’avouer le gendre du plus orgueilleux père, quand la mort vint le frapper.

LE BARON.

Il était ton époux !

LA MARQUISE.

Hélas ! dans le désespoir où me plongea cette mort, je voulus d’abord tout avouer à mon père ; mais son implacable sévérité m’effraya, et les conseils de mademoiselle Dupré m’en ôtèrent bientôt toute idée. « Il vous tuera, disait-elle ; et je tremblais de voir sa