Page:Nichault - Marie.djvu/47

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LE BARON.

Le Ciel peut nous la rendre.

LA MARQUISE.

Jamais ! la mort a suivi l’abandon. Livrée à des mains mercenaires, j’ai appris qu’elle avait succombé à la maladie, à la misère peut-être ; qui sait si mademoiselle Dupré ne m’a point trompée ? si, craignant la vengeance de mon père… parfois d’affreux soupçons… Ah ! mon frère, j’ai trahi le plus saint des devoirs, le Ciel m’en a punie par l’affreuse union qu’il m’a fallu contracter, par dix-sept ans de regrets, de remords ; mais non ! rien ne peut absoudre un tel crime, et, je le vois, vous partagez l’horreur que je m’inspire.

LE BARON.

Et quels torts ne seraient expiés par tant d’années de peines ? va ! ce que ton repentir n’a pu faire, ma tendresse te l’obtiendra : aide-moi à fixer mon neveu près de nous, à lui choisir une compagne qui remplacera la fille que ton cœur regrette ; ne me refuse pas.

LA MARQUISE.

Oui ! c’est en vous consacrant le reste de mes jours que je veux mériter cette tendre indulgence.

(On entend du bruit.)
LE BARON.

On vient, calme-toi.