Page:Nichault - Physiologie du ridicule.pdf/175

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toutes les ressources de votre imagination dans une circonstance si importante pour nous, dit M. de Rochebelle d’un ton affectueusement goguenard. Vous avez deviné à quel point votre présence était nécessaire à nos plaisirs, et je ne saurais vous en exprimer toute notre reconnaissance.

Puis se retournant du côté de sa femme :

— Madame de Rochebelle, ajouta-t-il, ayez soin de M. Menival ; veillez à ce qu’on arrange sa partie de whist.

Et M. Menival, entouré, choyé, complimenté, passa dans le salon où l’on jouait, ravi des frais qu’on faisait pour lui et de la résolution qui l’avait porté à tout braver pour venir prendre sa part des plaisirs de la fête.

— Voilà, sans nul doute, l’homme le plus sage qui soit ici, dit le jeune comte de M… à la spirituelle duchesse de Na…, car il se moque de la moquerie.

— Ah ! vous appelez cela être sage, dit en souriant la duchesse ; mais vous ne voyez donc pas avec qui sa femme danse en ce moment pour la troisième fois ?

— Si vraiment ; c’est avec M. d’Aulerive.

— Eh bien, quand son mari se serait privé du