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Page:Nichault - Physiologie du ridicule.pdf/249

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sant l’antipathie d’Agenor pour la musique italienne.

À la fin, importuné par une idée qu’il voulait chasser à tout prix, il se hasarda à dire quelques mots à madame d’Ermeuse sur la présence continuelle de Théophile auprès de sa femme, et sur l’effet qui en pouvait résulter dans le monde.

De grands éclats de rire accueillirent d’abord cette observation.

— Vous plaisantez, s’écria madame d’Ermeuse quand son accès de gaieté lui permit de parler. Le monde ! Et que voulez-vous qu’il dise d’une semblable intimité ? N’en connaît-il pas l’innocence ; et la réputation de ce pauvre Théophile n’est-elle pas établie de manière à déjouer tout projet de médisance ?

— Mais si cette réputation n’était pas méritée ? si…

— Quelle supposition folle ! Vous oubliez donc qui m’en a parlé le premier ?

— Je n’oublie rien, madame, reprit Agenor, rouge de honte et de colère… Mais il se peut… On a vu des exemples…

— Balivernes que tout cela, interrompit madame d’Ermeuse ; je suis vieille, j’ai vu bien des