monstrations d’amitié quand elle est venue me parler au dernier cercle de l’empereur ; elle même aura peut-être conclu de cette manière de l’accueillir en public que je la recevrais mal chez moi, et c’est ce qui l’empêche d’y venir avant de s’être assurée de ma condescendance.
— Cela se peut, répliqua M. de Maizières ; mais, je vous le répète, ne lui donnez pas un prétexte d’agir contre vous : sinon elle inventera une bonne calomnie pour motiver son ressentiment, et vous regretterez de n’avoir pas neutralisé sa vengeance en la traitant comme à l’ordinaire. Croyez-moi, l’insouciance est la punition la plus cruelle pour les femmes qui adorent l’effet.
— Qu’elle vienne, dit Ermance en soupirant ; je vous promets de la bien recevoir. D’ailleurs, ajouta-t-elle d’un ton humble et digne à la fois, M. de Lorency éprouvera quelque plaisir à la revoir, et il me saura gré…
— Je pense qu’il n’attache plus grand prix à ce plaisir, interrompit Ferdinand ; mais il serait fâché que l’éclat d’une rupture vînt porter l’attention sur elle et sur lui. Ainsi donc, vous m’autorisez à rassurer madame d’Alvano ?
— Comme vous voudrez, répondit Ermance ; car elle était dans une disposition à consentir sans peine au sacrifice qu’on exigeait d’elle.
— Vous serez récompensée de cette généreuse complaisance en voyant par vos propres yeux combien ceux de la belle Euphrasie ont perdu de leur pouvoir, dit en riant M. de Maizières. N’est-ce pas que j’ai raison ? ajouta-t-il en s’adressant à Adhémar, qui se rapprochait d’eux.
— Je ne sais ce que tu dis, ni toi non plus peut-être, répondit Adhémar ; mais n’importe, je t’approuve sur parole.
— Que le ciel vous entende ! dit madame de Lorency en portant sur lui un regard qui le fit rêver.