Page:Nichault - Une aventure du chevalier de Grammont.djvu/40

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THERME.

Oh ciel ! que dis-tu là ? Bah ! ce n’est encor rien :
Pour sauver son honneur il a plus d’un moyen ;
Et dès que le soupçon s’empare de son âme,
Il gronde, il bat, il tue…

MATTA.

Il gronde, il bat, il tue…Eh ! mon Dieu, de sa femme,
Jamais un seul instant je ne l’ai vu jaloux.

THERME.

C’est que devant témoin il cache son courroux.
Pour tromper l’ennemi, des maris d’Italie
Vous ne connaissez pas toute la perfidie :
Devenez-vous l’objet de leurs jaloux transports,
À vous bien recevoir ils redoublent d efforts.
Le plus vindicatif vous caresse, vous fête,
Auprès de sa moitié vous laisse tête à tête ;
Mais si bravant l’écueil qu’il fallait éviter,
De ce petit moment vous osez profiter,
Dieu puissant, quel malheur !… Tenez, monsieur, j’en tremble.
Ah ! si vous m’en croyez, ne soupez pas ensemble,
Ce marquis me fait peur, ne vous y fiez point.

MATTA.

Comment, tu le croirais violent à ce point ?

THERME.

Demandez à ses gens. On a beau vouloir feindre,
Avec nous les défauts se font jour.

MATTA.

Avec nous les défauts se font jour.Qu’ai-je à craindre
Des siens ?

THERME.

Des siens ?Tout.

MATTA.

Des siens ? Tout.Comment, moi ?

THERME.

Des siens ? Tout. Comment, moi ?N’en soyez pas surpris.